J’ai vu hier le magnifique Juste la fin du monde de Xavier Dolan, qui certes ne m’a pas procuré la même claque que Mommy, mais qui quand même, méritait sa palme. Ce qui m’a frappé c’est l’ingéniosité des plans rapprochés, qui ne laissent aucune porte de sortie aux acteurs, les personnages sont bloqués avec nous dans cette maison vieillotte et bourgeoise. Les flashbacks aussi, balancés comme des clips eighties qui apportent une bouffée d’air frais dans toute cette tension familiale. Et puis Marion Cotillard, sûrement dans son meilleur rôle à ce jour. Ou peut-être que si elle est si marquante, percutante de vérité, c’est qu’elle offre une nouvelle palette à son jeu, qu’elle n’avait pas proposé jusqu’alors, surprenante au début tant on ne la voyait pas jouer ainsi la femme effacée d’apparence niaise mais en réalité observatrice et clairvoyante. Elle était la vraie surprise du film, non pas que je trouve qu’elle soit une mauvaise actrice, bien au contraire, mais elle apporte une fraicheur considérable, elle est le personnage extérieur qui est en réalité un pilier, certes effacé par l’exubérance de sa belle famille. Et c’est peut-être ça son tour de force, elle qui joue de plus en plus les femmes d’actions, souvent fortes et meneuses, parfois calculatrices.

En regardant sa filmographie, on se rend compte de la grande variété des genres, de l’humour avec Dikkenek, de l’amour avec Jeux d’enfants, du drame historique avec Macbeth, contemporain avec De rouille et d’os. Elle chante et danse aussi dans Nine, film certes ambitieux mais raté, où son personnage de femme trompée est surement une des rares réussites de ce film cliché et laid. Elle a su crée une diversité dans ses choix filmiques, en France comme en Belgique ou aux États-Unis où elle a réussi à s’implanter durablement. Marion Cotillard a joué pour les plus grands, Arnaud Desplechin, Alexandre Aja (personne ne critique sa présence dans cette liste), Tim Burton, Jean-Pierre Jeunet, Abel Ferrara, Guillaume Canet, Woody Allen (trop dur pour moi de le mettre dans cette liste), James Gray, Les Dardennes, Steven Soderbergh, Jacques Audiard, Xavier Dolan, Christopher Nolan…

Parlons de Christopher Nolan et de son Dark Knight Rises d’ailleurs. Avec tout le respect que je lui dois et l’admiration sans borne que je lui voue, le lynchage que Marion Cotillard a subi pour la mort de Miranda Tate n’était pas la faute de l’actrice. Un réalisateur doit diriger un acteur et tourner une scène jusqu’à ce que la prise soit bonne. C’est son travail. Un monteur doit voir les anomalies et prendre la scène la mieux réussie pour la mettre au montage. Les producteurs valident ensuite le montage final du film. Un grand nombre de personnes sont fautifs d’avoir garder cette séquence ratée de mort, pas Marion Cotillard. C’est avec cet évènement qui a pris pas mal d’ampleur sur le web et été sujet à de nombreux mèmes que je me suis rendue compte du lynchage violent que peuvent subir certaines actrices, surtout françaises. Je pense récemment à Léa Seydoux avec « l’école de la vie ».

Au Cinéma comme ailleurs, l’égalité des sexes est loin d’être de mise. Une femme telle que Marion Cotillard qui a une carrière exemplaire et un rayonnement international n’a aucun droit à l’erreur. Dans ce monde pailleté, Woody Allen qui se marie avec la fille de son ex femme, ça ne pose aucun soucis. Roman Polanski qui viole une adolescente est soutenu par de nombreuses personnes de la profession. Je m’écarte peut-être du sujet mais je voulais mettre en avant le fait qu’il est compliqué, encore aujourd’hui, d’être une femme qui réussi, quelque soit sa profession, et que la moindre erreur fait d’elle un sujet de moqueries.
Parmi les futurs projets les plus passionnants de Marion Cotillard, je citerai Rock n’ Roll de Guillaume Canet, un film aux apparences loufoques qui sortira en février 2017. Il y a aussi le très attendu Assassin’s Creed, adapté du jeu d’Ubisoft (cocorico) où elle retrouvera Michael Fassbender. On la retrouvera également dans le prochain film de Nicole Garcia ainsi qu’avec Robert Zemeckis.
J’ai toujours trouvé Christopher Nolan complètement surestimé…
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On ne va pas s’entendre ^^ . J’ai aimé tous ses films, même si Interstellar m’a déçu. Le Prestige est à mes yeux son meilleur. J’attends toujours avec impatience chacun de ses films.
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Following, Memento et Le Prestige, j’ai bien aimé, mais le reste… 🙂 Je voudrais continuer à m’entendre avec toi 🙂
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Le Cinéma peut rendre violent je suis d’accord il faut faire attention et être prudent…
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C’est vraiment agréable de lire une critique qui souligne également l’aspect technique. Merci, je vais aller le voir!
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Aller voir Dolan je pense que ça va être un reflex de la part des cinéphiles, s’en est devenu un pour moi en tout cas.
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je n’ai pas encore ce réflexe, je papillonne beaucoup plus et j’ai une préférence pour les livres (et finalement les séries TV qui prennent davantage de temps pour explorer les personnages).
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Dolan fait des films certes courts mais il a un véritable amour pour ses personnages, ça se sent à travers ses films. Les protagonistes sont toujours nuancés et « vrais ».
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Je vais certainement aller voir le nouveau Dolan. Merci!
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Il faut y aller sans hésiter, en plus c’est l’adaptation d’une pièce de Jean Luc Lagarce un peu autobiographique.
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Je ne connais pas l’univers de Dolan (même si j’en entends beaucoup parler sur les blogs de gens qui s’intéressent au « Cinéma » avec un grand C), et ce n’est pas spécialement l’univers vers lequel je penche le plus (pas assez de monstres génétiquement modifiés et affamés de pom-pom girl pour moi)… Par contre, je dois avouer une chose : je suis totalement hermétique à Marion Cotillard et son (supposé) talent d’actrice. Le fait de voir son nom sur une affiche peut me dissuader d’entrer dans une salle de ciné ou d’appuyer sur lecture (sauf dans Taxi, là elle était drôle). Heureusement qu’il y a Fassbender dans l’adaptation d’Assassin’s Creed, c’est un contrepoids suffisant pour me faire oublier la présence de Marionnette.
Cela dit, je plussoie la partie concernant The Dark Knight. J’ai beau adorer l’univers de Nolan, je comprends pas comment il lui a été possible de tourner cette scène, de voir ce massacre et de dire « OK C’EST BON ON LA GARDE BRAVO MA CHERIE ».
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Si tu aimes son coté drôle il faut voir Dikkenek où elle joue une instit complètement tarée. Et pour Dolan je te conseille de commencer par Mommy si tu veux un jour t’y mettre, c’est son film le plus abordable pour débuter.
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Déjà vu Dikkenek (parce que François Damiens, principalement 😉 )
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Marion Cotillard est une actrice très talentueuse. Je l’ai toujours apprécié. Les actrices suscitent beaucoup de convoitises et des personnes malfaisantes dont la profession est de « salir » tout ce qui peut l’être ne se gênent pas pour le faire. Récemment encore on a dit que Cotillard avait détruit le mariage Brad Pitt Angelina Jolie.. elle a été obligé de démentir. La violence des attaques à son encontre, la jalousie, il faut être solide pour résister à cela. Le film de Dolan est un grand film n’en déplaise à certains journalistes. De toute façon j’aime quand les films suscitent du débat entre cinéphiles. Pour Polanski et Woody Allen, j’adhère à ce que tu dis. Si une femme avait commis le 1/10ème de cela qu’aurait on dit ? Toujours aussi plaisant de te lire 🙂
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Merci. Je n’ai pas voulu parler de l’épisode Pitt/Jolie trouvant l’affaire assez ridicule. Je pense que c’était une période creuse pour les tabloïds qui ont voulu mettre Cotillard dans le même bateau.
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c’est pitoyable d’inventer de telles histoires pour vendre des torchons.. cela ne va pas nous empêcher d’aller voir les films avec Marion Cotillard. Le assasin creed a l’air très bien et puis Fassbender j’adore 🙂
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Très envie également de voir Assassin’s creed mais j’ai un peu peur que ça soit mauvais car Ubisoft a ouvertement dit que le film était à leurs yeux un produit marketing pour leurs jeux, donc bon…
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c’est vrai que cela n’augure rien de bon ! mais j’irais sûrement le voir quand même pour Marion Cotillard et Michael Fassbender. Quand on aime 😉
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J’adore Christopher Nolan et Marion Cotillard, je dois absolument voir ce film !
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Je pense qu’il y a méprise Juste la fin du monde est réalisé par Xavier DOLAN =) Mais oui ce film vaut le déplacement
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nan mais j’ai dit n’importe quoi ahah je dois être mal réveillée désolé c’est à lui que je pensais ahah
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Marion Cotillard serait donc une belle personne ? 😉 Bon je ne vais pas rajouter une balle pour tirer sur le « Taxi 2 », mais il se trouve que l’actrice ne m’émeut pas plus que ça. Bien sûr, elle fut une instit très drôle dans « Dikkenek », une insaisissable paumée dans le très sombre « une affaire privée » signée Nicloux, une jolie Billie dans le superbe « Public Ennemies » de l’IMMENSE Michael Mann (j’exagère à peine), et même une épatante mutilée dans un des meilleurs films d’Audiard fils. Mais ce ne sera pas suffisant pour m’infliger un nouveau Dolan dont le talent m’est à chaque fois resté coincé en travers de la gorge.
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Je plussoie pour l’immense Michael Mann que j’ai oublié dans ma liste des grands réal. Heat est probablement dans le trop 10 de mes films préférés… S’il y avait un top 10.
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Je reviens du cinoche. Je suis allé le voir avec ma copine ! J’ai adoré ! Xavier Dolan est un jeune réalisateur de talent ! Les plans rapprochés, voire très rapprochés sont utilisés avec ingéniosité, comme tu le dis, ils ont un effet presque claustrophobique ! Marion Cotillard avait grand besoin d’un rôle comme celui-là à ce moment de sa carrière. Le fait qu’elle soit plus mûre rend sa prestation encore plus crédible je trouve. Après, absolument tous les acteurs principaux du film sont excellents. Ma préférence va vers Léa Seydoux toutefois. En ce qui concerne Christopher Nolan, j’adore Batman, mais je n’ai pas du tout adhéré avec sa trilogie. Il est pour moi aussi surcôté. Te lire, par contre, ça c’est toujours la certitude de passer un bon moment ! 😉 Bises ma grande !
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Voir tes commentaires en est aussi toujours un, j’ai un grand sourire à la fin! Christopher Nolan surcoté je ne suis pas d’accord, mais il est vrai que j’ai préféré ses premiers films et que je n’ai pas adhéré à Interstellar. Je suis contente que tu aies passé un bon moment devant Juste la fin du monde. À très vite 😉
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Avec Xavier Dolan, on ne sait jamais trop sur quel pied danser… « J’ai tué ma mère » était une extraordinaire révélation, « Les Amours imaginaires » et « Laurence Anyways » développaient à peu près tous les défauts de Dolan (Affèterie, mièvrerie, snobisme branché, etc. etc.) Ses deux derniers opus, « Tom à la ferme » et « Mommy » étaient deux grosses réussites de Dolan, maîtrisant parfaitement son génie créatif, arrivant par un cinéma plus épuré à une certaine maturité. Alors, quid de « Juste la fin du monde », qui a gagné le Grand Prix au Festival de Cannes 2016?
Eh bien, comment vous dire? Avis mitigé ou, pour le moins nuancé.
Le début du film est presque insupportable! Puis, petit à petit, Xavier Dolan parvient à faire monter la mayonnaise et à nous intéresser à ses personnages. Nous sommes en pleine tragédie classique, loin du drame bourgeois: unité de lieu, unité de temps, unité d’action. Le héros, écrivain de théâtre, a quitté sa famille à 22 ans et n’a plus donné signe de vie. 12 ans plus tard, le voilà qui débarque un dimanche midi, pour annoncer à sa mère, à son frère aîné et à sa femme, à sa jeune sœur qui ne l’a quasiment pas connu, qu’il va mourir, si l’on a bien compris, du sida probablement. Au bout du compte, il repartira sans avoir pu leur parler. Apparemment, il s’agit d’une adaptation d’une pièce de Jean-Luc Lagarce (autobiographique?). Evidemment aucun des quatre personnages ne comprend la raison du retour d’Antoine, mais chacun a ses propres raisons de ne pas comprendre. Seule peut-être la belle-sœur a compris, enfin, peut-être.
Je ne sais si la filiation lui plairait, mais on pense à Pialat (« A nos amours », « Loulou »). Il s’agit d’un cinéma paroxystique, pour ne pas dire hystérique. Ca hurle, ça crie, c’est pourquoi le début du film est si difficile. Puis, petit à petit, les personnages s’humanisent. Evidemment, comme toujours chez Dolan, c’est magistralement filmé avec une caméra virevoltante, d’un gros plan à l’autre. La bande-son est très soignée, la direction d’acteurs impeccable: Gaspard Ulliel, dans un rôle délicat, est magnifique, Nathalie Baye, toute en nuances, est excellente, Vincent Cassel, dans le rôle du « mauvais » fils, brutal, buté, violent, jaloux de son frère, tire aussi son épingle du jeu. Même Marion Cotillard et Léa Seydoux, pour une fois, arrivent parfois à s’élever au niveau des autres.
Naturellement, c’est du cinéma difficile, hyper-intellectuel, très torturé, qui plaira surtout aux inconditionnels de Dolan. Toutefois, à mon humble avis, ce n’est pas son meilleur film, parce que, parfois, le réalisateur reste anecdotique et semble un peu tourner en rond.
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Merci beaucoup pour cette analyse qui pourrait être un article en soit. Je suis d’accord pour sur l’aspect colérique du film qui rappelle une branche du Cinéma français clichée mais bien présente. Si j’ai aimé ce film c’est pour ces quelques moments de grâce que nous apporte Dolan, notamment la scène du souvenir du premier ébat sur le vieux matelas. Et ce sont ces moments en vérités qui apportent une délicatesse au film et le sauve. Je pense que tu peux facilement faire un parallèle avec Pialat sans être insultant loin de là, même si le cinéma de Pialat est à mes yeux plus lisse, moins pop. J’espère avoir de nombreux autres débats avec toi, très bonne soirée 😉
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Je suis entièrement d’accord ! Le film de base est brillant sur bien des aspects, mais le personnage de Marion Cotillard (et du coup son interprétation) est juste bluffant.
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Elle a réussi à sortir de ses rôles habituels et a été surprenante, ce qui est assez rare de nos jours
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