Ok, je vous vois déjà venir avec ce titre au combien étrange. En ce moment je suis dans un mood à avoir des idées farfelues, entre faire la critique désappointée d’une bande annonce et comparer Colossal à Incassable, vous pensiez avoir fait le tour des articles étranges. Mais v’là-t’y pas que maintenant je vais parler non seulement de dépucelage mais aussi de fantastique! Si vous êtes un lecteur attentif et régulier de mon blog, vous savez très certainement combien j’ai horreur des comédies et la plupart du temps quand on parle de perdre sa vertu au Cinéma c’est souvent avec un humour gras, à l’instar de American Pie et de 40 ans toujours Puceau pour ne citer qu’eux (et pourtant j’aime ces films, aucune logique dans ce blog c’est affligeant!). Je vais donc parler de la perte de la virginité et des éléments fantastiques qui peuvent en découler. Attention les yeux!

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En vérité l’idée de cet article m’est venue quand j’ai revu avec le ptit loup de mon copain Kiki et la petite sorcière. En ce moment j’aime bien lui faire découvrir des films que j’adore (de son âge évidemment, allons y par étapes), donc on a vu Le Magicien d’Oz (qu’il a adoré, il est bien ce petit) et évidemment on se fait souvent des Ghibli. Quand je lui ai proposé de voir Kiki la Petite sorcière, il a fait la moue (c’est vrai que le titre ne donne pas super envie en soi), mais comme je le supposais il a adoré. Mais avec ce regard d’adulte que j’ai eu au revisionnage du film, je me suis demandé pourquoi Jiji, le chat de Kiki, perdait définitivement l’usage de la parole au cours du film. En effet dans l’animé, Kiki et son chat parle régulièrement, il est un confident peureux qui l’aide dans ses aventures. L’arrêt du langage est lié d’abord au fait que Kiki perde son pouvoir. Mais cet arrêt coïncide avec la rencontre amoureuse entre Jiji et la chatte blanche de la voisine. D’ailleurs quand Kiki retrouve ses pouvoirs son chat ne retrouve pas la parole et a avec lui une tripotée de chatons. C’est donc, si je suis logique dans ma déduction, lui qui perd la parole plutôt que Kiki qui ne comprend plus son chat. Il a ainsi perdu son pouvoir au contact d’une femelle (pour ne pas rentrer dans d’étranges détails).

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La Féline, Jacques Tourneur, 1942

Mais le chat n’est pas en reste pour ce qui est de la virginalité. Sa symbolique est fantastique et inquiétante avec des mythes faisant du chat un être à plusieurs vies, mais aussi un signe de mauvais présage quand il est noir, synonyme de sorcellerie et autres malédictions. Et c’est bien de malédiction dont il s’agit dans La Féline de Jacques Tourneur, où Irena, jeune styliste américaine d’origine slave, pense être la descendante d’un peuple adorateur du diable qui se transforme en félin si l’amour est consommée. Le chat, ici motif de sensualité et de mystère nocturne, symbolise le déchaînement des passions après perte de la pureté de la jeune femme. L’acte sexuel ou amoureux déclenche un pouvoir, à l’inverse de Jiji dans Kiki la petite sorcière où celui ci le perd. Ce pouvoir est alors néfaste, métaphore quelque peu machiste à mes yeux du fruit que toute jeune femme doit préserver. Dans ce film, c’est en cédant à des passions qu’on déchaîne la bête qui est en nous. Mais cette métaphore symbolise également évidemment le pouvoir sensuel de la femme avec toute la force qui l’accompagne et son caractère intouchable et indomptable.

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Teeth, Mitchell Lichtenstein, 2007

Autre objet de pureté intouchable, l’étrange et fascinant Teeth parle de Dawn, lycéenne qui prône l’abstinence avant le mariage. Source de moquerie dans son école, elle se rend compte lors d’un malheureux événement que son vagin a … des dents! D’abord choquée par ce pouvoir, elle le transforme peu à peu en arme et devient rapidement un moyen de punir quiconque s’approcherait d’un peu trop prêt de cette rose acérée. Ici le mythe d’une femme au vagin denté (je n’aurais jamais cru écrire ça en jour dans mon blog…) reflète la peur de la castration de l’homme et met en avant le pouvoir féminin. Ces dents ne sont pas une malédiction, certes au début du film elle se montre horrifiée par la situation mais très vite elle en fait une force et ne subit pas cette aspect physique de son intimité.

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Le Roi Scorpion, Chuck Russell, 2002

Dans Le Roi Scorpion, le tyran Memnon est conseillé par Cassandre, une sorcière aux prémonitions infaillibles et précises, qui fait de ce despote un chef de guerre invincible. Une légende dit que si elle perd sa virginité, elle deviendra une simple femme dénuée de pouvoir. Cette prophétie est alors un moyen pour Cassandre de ne point subir d’attouchement, non pas une arme mais un bouclier contre quiconque en voudrait à cette beauté. On retrouve évidemment le thème de la pureté. La virginité est comme un objet que l’on perd, source d’un pouvoir fantastique, sacralisé alors même qu’on ne retrouve pas ces mêmes thématiques pour le dépucelage de ces messieurs.

Si la perte de la virginité peut déclencher milles tourments au Cinéma, elle peut être également sujet à une domination sur l’homme et amorcer une puissance toute destructrice et castratrice. La magie qui en découle peut devenir la métaphore symbolique de la perte d’un pouvoir.