Dans un mois arrive la veille de la Toussaint. J’adore Halloween. Même si cette fête n’a pas la même aura à mes yeux en France. J’ai l’image américaine de la ville de Haddonfield, avec ses pelouses bien tondues, ses feuilles mortes et ses citrouilles accompagnés par les notes au piano de Carpenter. Voilà mon Halloween rêvé (sans Myers de préférence dans ma chtite banlieue ça serait chouette). Mais à défaut, vivre cette fête écossaise entre potes à voir des films d’horreur et se gavant de sucreries est une bonne option. En choisissant quels films j’allais mettre pour cette soirée de tous les possibles, je me suis rendue compte que je n’ai jamais vraiment parlé de Vincent Price dans mon blog et j’en suis étonnée. C’est pourtant un acteur qui est à la base de ma cinéphilie et dont je regarde bibliquement les films, comme un objet ô combien sacré que je ne pourrais jamais critiquer tant mon manque d’objectivité pour cet acteur est criant. Car Price obsède, fascine. Il est lui même un personnage en soi tellement il est apparut au fil de cinq décennies comme une figure incontestable du Cinéma d’horreur. Les amis, vivons cet Halloween avec l’indémodable Vincent Price…
Vincent Price c’est un sourcil arqué, un regard perçant, sinistre même, sur un corps démesurément grand. La signature Price c’est une voix glaciale aussi, que l’on entend avec effroi dans la chanson Thriller de Michael Jackson, dans The Number of the Beast de Iron Maiden, dans Devil’s Food d’Alice Cooper ainsi que dans l’attraction Phantom Manor du parc Disneyland. Il est aussi narrateur du premier court-métrage de Tim Burton sobrement intitulé Vincent, comme un hommage magnifique et timide à ce monument de l’horreur. On entend son nom prononcé comme celui d’un dieu et les hommages de ce grand monsieur sont légions. Price c’est aussi un humour, très sombre bien sûr pour ne pas rompre avec ce personnage qu’il s’est crée au fil des décennies et de sa filmographie grande comme le Tibet. Car il a joué dans bien plus de 100 films dont plus des deux tiers sont voués à l’horreur. Je n’ai malheureusement pas vu toute sa filmographie, beaucoup sont à mon avis introuvables mais j’ai toute une vie pour découvrir la sienne. Et quel meilleur moyen de fêter Halloween qu’avec cet étendard du Cinéma d’horreur! Voici la liste des films à voir avec Vincent Price, pour votre 31 octobre ou pour n’importe quel autre jour de l’année, avec vos amis et du pop corn, en amoureux sous un plaid douillet ou en solo avec un thé et un chat noir, mais surtout dans l’obscurité de la nuit…
Pourquoi ne pas regarder son dernier film…
Edward aux mains d’argent, Tim Burton, 1990
Quand on demande à Tim Burton qui est son idole, il crie presque le nom de Vincent Price. Tout le monde crie de toute manière quand l’acteur n’est pas loin. Dans tous les films d’horreur dans lequel il est présent (beaucoup, vraiment beaucoup, la filmographie de Kevin Bacon c’est du pipi de chat à côté). Ses fans hystériques aussi (qui ça moi?!), ceux aussi qui ont eu la chance de grandir avec les films du monsieur. C’est d’ailleurs le cas de Burton, qui ne serait d’ailleurs pas Burton sans Price, qui a bercé son enfance avec des films gothiques aux fantômes ravageurs, avec les âmes maudites dans les adaptations de Poe ou avec le sang pourpre des drames shakespeariens. Il a d’ailleurs demandé à Price de prêter sa voix au tout premier court métrage qu’il a réalisé, intitulé Vincent, comme si l’hommage n’avait pas déjà été compris. Price a ensuite joué dans Edward aux mains d’argent, où il est le créateur mourant d’Edward, comme une métaphore pour illustrer que toutes les bases de la pensée et de l’imaginaire de Burton son née grâce aux interprétations horrifiques de cet acteur légendaire.
Si vous aimez les maisons hantés et les huis clos…
La Maison de tous les Mystères, William Castle, 1959
Pour ce film le titre ne ment pas, les mystères sont bien présents et le spectateur est baladé tout du long, les victimes devenant bourreaux et inversement. Un millionnaire excentrique organise un sinistre jeu pour amuser sa femme et invite des inconnus pour passer la nuit dans une maison réputée hanté et leur propose en échange d’une nuit complète 10 000$. La maison fermée à clé pour la nuit devient une entité propre et pousse l’angoisse au maximum avec des apparitions fantomatiques innombrables, des squelettes dignes de ceux qu’on peut trouver dans toute salle de classe, des pendus et des musiques stressantes ponctués par des cris féminins à briser le moindre tympan. Tout est faux semblant autant avec les personnages qu’avec les peurs, qu’est ce qui est réel ou non le spectateur se le demande et même la fin laisse dans le doute. Sorti en noir et blanc, il existe une version couleur de ce classique de l’épouvante que je vous conseille grandement. Premier film que j’ai vu avec Price, je l’avais acheté par hasard et j’ai craqué pour ce grand dandy longiligne aux yeux glaçants et au rire iconique. Donc si vous devez commencer par un film du monsieur, voyez celui là.
Si vous aimez Shakespeare…
Théâtre de Sang, Douglas Hickox, 1973
Particulièrement gore, loufoque et cabot, le film reprend tous les crimes perpétrés dans les pièces de Shakespeare et les traduit en des moments sanguinaires à l’utilisation de ketchup facile mais jubilatoire. Lady Olenna Tyrell/ancienne James Bond Girl/Emma Peel alias Diana Rigg joue ici la fille de Price et l’aide dans ses immondes forfaits. Film jubilatoire à voir entre potes, mais petit conseil ne mangez pas en même temps!
Si vous aimez les histoires d’horreur autour d’un feu ou en buvant une bière…
Le club des Monstres, Roy Ward Baker, 1981
Vincent Price nous fait entrer dans un pub aux clients terrifiants pour nous conter trois histoires d’épouvantes. La magie de l’horreur magnifiée par le maître en personne, qui prend ici les traits d’un sympathique vampire, ça n’a juste pas de prix. Le bestiaire complet d’Halloween y est roi, avec goules, loups garous et autres créatures mangeuses de chaires humaines…
Si vous aimez Poe et Lovecraft et que vous pensez que leurs univers sont totalement compatibles…
La Malédiction d’Arkham, Roger Corman, 1963
D’après le poème Le Palais Hanté d’Edgar Allan Poe et le roman L’Affaire Charles Dexter Ward de H.P Lovecraft, le film retrace l’histoire des descendants d’anciens habitants du village d’Arkham qui subissent depuis plus de cent ans une malédiction. Adapter dans un même film des œuvres de ces deux pionniers de l’horreur que sont Poe et Lovecraft relève du génie et est un fantasme pour tout fan de la littérature horrifique. Le film est d’ailleurs une référence magnifique à l’oeuvre complète de ces deux auteurs. Le roman de Lovecraft à la base du film est un condensé de toute la mythologie de l’auteur avec notamment le Necronomicon présent dans le château et le Cthulhu cité (si vous ne comprenez pas ces deux références, vous avez le devoir et l’obligation de lire le Mythe de Cthulhu et les douze autres nouvelles parlant du poète Abdul al-Hazred et de son livre maudit). Ce livre démoniaque et ce monstre légendaire au coté de Vincent Price, c’est juste du caviar orgasmique. Pour mes lecteurs fidèles, vous connaissez mon amour immodéré pour la créature Cthulhu venant des profondeurs. Le grand Roger Corman est au commande de ce film à l’atmosphère cauchemardesque, lui qui a eu le génie de faire de Vincent Price son acteur fétiche. C’est d’ailleurs grâce à leur collaboration que Price est aujourd’hui considéré comme un monument de l’horreur. Du même réalisateur je vous conseille d’ailleurs La Petite boutique des horreurs dont j’ai déjà parlé ici. Enfin si vous avez déjà vu La Maison de tous les mystères, vous aurez le plaisir de retrouver l’acteur Elisha Cook Jr, toujours avec sa mono expression de yeux écarquillés.
Si vous souhaitez fêter Halloween avec vos enfants. Découvrir très jeune Vincent Price c’est la classe internationale…
Basil Détective Privé, Ron Clements et Burny Mattinson, 1986
Pas le Disney classique le plus connu, mais son aspect sombre sans pour autant tomber dans l’horreur pourra faire plaisir aux enfants sans les cauchemars, si toute fois vous ne leur donnez pas trop de bonbons! Relecture de l’oeuvre de Conan Doyle, Vincent Price prête sa voix pétrifiante au vilain professeur Ratigan, ersatz du professeur Moriarty. Tout en roulement des « r », Price permet de fixer la monstruosité du personnage et sa perversion, fait assez remarquable dans un film d’animation Disney, même s’il s’inscrit dans la lignée sombre du précédent film du studio avec Taram et le chaudron magique sur lequel a d’ailleurs travaillé Tim Burton.
Et si vous êtes trop craintif mais que vous voulez quand même admirer sa grande silhouette…
Laura, Otto Preminger, 1944
Vincent Price est loin d’être le personnage principal de ce grand classique, mais son charisme hypnotise quand il apparaît et surplombe d’une bonne tête les autres protagonistes. Il y joue le fiancé de cette fameuse Laura qui a disparut. Je ne vous en dis pas plus et vous laisse découvrir ce long métrage inscrit au National Film Registry pour son importance culturelle, historique et esthétique.
Mais aussi…
- Le Masque, Crane Wilbur, 1959
- La Chute de la maison Usher, Roger Corman, 1960
- Le Corbeau, Roger Corman, 1963
- Je suis une légende, Ubaldo Ragona et Sidney Salkow, 1964
- Le Masque de la mort rouge, Roger Corman, 1964
- L’Abominable Dr Phibes, Robert Fuest, 1971
Et pour finir cet article en beauté, Thriller de Michael Jackson, avec la voix de Vincent Price à partir de 7min30s.
Vincent Price, il a eu une sacrée filmo…
J’aimeAimé par 2 personnes
Oui j’ai du compté mais à un moment j’ai perdu le fil… En tout cas il y en a plus de 130!
J’aimeAimé par 2 personnes
je ne connaissais pas le court de Tim Burton, ça me réconcilie presque avec lui. Merci en tout cas! Pour ce qui est de Price, oui là tu en as dit pas mal, bravo! J’avais commenc à m’intéresser à lui quand j’avais écouté l’album de Maiden, et en effet, c’est de la filmo de champion!
J’aimeAimé par 1 personne
Un acteur et une voix. Dans le clip Thriller il fout les jetons. J’adore les acteurs de cette époque tels que Christopher Lee, Peter Cushing, Boris Karloff…… Je suis très nostalgique de ce genre de cinéma « kitch »… Vincent Price a eu une carrière incroyable. J’adore la plupart de ses films. Super article.
J’aimeAimé par 2 personnes
Je suis une très grande fan également de ses acteurs et encore plus de Christopher Lee.
J’aimeJ’aime
Ce type était génial ! Un grand amateur d’art également, grand collectionneur de tableaux de maîtres, fondateur d’un musée en Californie et fin cuisinier pour couronner le tout !
Mais a-t-il seulement joué un personnage sympa ? Même dans « les Dix Commandements », il joue déjà un salopard !
J’aimeAimé par 1 personne
C’est vrai qu’il ne joue pas un gentil souvent, son personnage dans Edward est très poétique. Mais je pense que par contre c’était quelqu’un de bon donc ça devait être jouissif pour lui de jouer des salauds. En tout cas je ne savais pas pour ses talents gastronomiques merci pour l’information !
J’aimeJ’aime
Qui peut refuser une soirée d’Halloween avec un géant tel que Mister Price ? Quelle classe, quelle prestance… Un gentleman du fantastique, comme Christopher Lee et Peter Cushing… Et des souvenirs de cinéphage : dans les 40’s face à la divine Gene Tierney (Laura, Péché mortel, Dragonwyck), face à la mouche noire dans les 50’s (quelle frousse quand j’étais gamine) et surtout Le grand inquisiteur, perle gore et cruelle des 60’s, le plus beau rôle de salopard de Price. En tout cas, tu nous a fait là un bel hommage, avec des idées de visionnage très pertinentes.
J’aimeAimé par 2 personnes
C’est vrai qu’il y a des acteurs qui sont les piliers du cinéma d’épouvante. Immense fan également de Christopher Lee j’ai d’ailleurs hésité pour l’article à parler de lui à la place de Price mais mon âme est liée à Vincent ^^ !
J’aimeAimé par 2 personnes
Honte à moi, je ne connaissais pas son nom… mais je connaissais son visage et bien sur, sa belle voix grave! Merci pour cette article qui me permet de combler un trou (immense apparement) dans ma culture cinématographique.
J’aimeAimé par 1 personne
Je pense que malheureusement il n’est pas si connu de nom, pas autant que Peter Cushing par exemple. Mais oui le monde entier connait sa voix pour Thriller 😉 !
J’aimeAimé par 1 personne
je connais pas Peter Cushing non plus, horreur!!!
J’aimeAimé par 1 personne
Il a interprété Sherlock Holmes, Victor Frankenstein, le grand Moff Tarkin dans Star Wars IV et Rogue One, Van Helsing, …
J’aimeAimé par 1 personne
Comme toi, je regrette vraiment que ce soit une fête si peu acceptée en France, j’ai toujours rêvé de pouvoir participer à de grandes fêtes costumées, ou à l’image de la Nouvelle-Orléans ou même du Mexique !
J’aimeAimé par 1 personne
J’adore la musique et mickael jackson
J’aimeAimé par 2 personnes