Lundi 9 octobre à 19h, j’ai assisté avec mon pote Thomas (coucou Tom Tom!) à la projection des films de fin d’études du département production promo Agnès Varda de la Femis. Des projections de tous les départements (scénario, réalisation, image, son, montage, décor, production, scripte) ont eu lieu la semaine dernière et se terminent cette semaine. L’occasion pour moi de découvrir ceux qui feront le Cinéma français de demain et de partager mes coups de cœur et impressions avec vous.

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Pour ceux qui ne le savent pas, la Femis est l’École nationale supérieure des métiers de l’image et du son. Gratuite (enfin un peu plus de 400 euros l’année), elle est considérée à l’internationale comme l’une des meilleurs écoles de Cinéma du Monde. Des cinéastes comme François Ozon (Huit femmes, Swimming Pool, Dans la maison, L’Amant double,…), Celine Sciamma (Bande de Filles, Ma vie de Courgette, Tom Boy, …) ou Julia Ducourneau (Grave) et bien d’autres sont sortis diplômés de la Femis, dont la durée des études est de 4 ans, accessible sur un concours exigeant après un Bac+2.

Quand on arrive à la Femis, le lieu en soit en impose, avec cette cour tout en longueur qui mène vers ce solennel escalier en acier et ces murs de verre. La projection se déroulait au deuxième étage, salle Jean Renoir. Le hall est composé d’une hypnotique structure lumineuse suspendue au plafond qui donnait une atmosphère intimiste malgré le grand espace.

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Nous nous installons dans la salle de projection donc, la directrice de la Femis nous présente la soirée puis les producteurs expliquent quelques instants leur démarche avec les réalisateurs des courts métrages produits. Une véritable cohésion transparaît dans la volonté de l’école et de ses étudiants de prolonger la création entre les élèves même après la fin des études, ce que je trouve assez approprié et bénéfique. La salle est bondée, la projection peut commencer.

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La directrice au micro accompagnée des producteurs et réalisateurs

Sur les 6 films présentés, 3 ont été de véritables coup de cœur.

  • La Baie , de Joris Laquittant, produit par Arnaud Bruttin
  • Plus Fort que moi, d’Hania Ourabah, produit par Julie Colly
  • Si tu t’imagines, de Julie Colly, produit par Marie-Mars Prieur

Dans le livret de présentation de la projection ressort la volonté de l’école et des élèves de toucher à plusieurs postes. Ainsi Hania Ourabah du département scénario est aussi réalisatrice et comédienne dans son propre film, et Julie Colly du département production est également réalisatrice.

La Baie

Étrange court-métrage où la Baie d’Authie (Berck sur mer) devient une entité à qui il faut des offrandes pour ne pas subir son courroux. Un chasseur dépêché par la commune pour s’occuper de la baie fait d’étranges sacrifices et rituels de plus en plus pénibles pour calmer les forces de la nature qui décident de prendre si on ne lui donne pas. Des images sublimes dans un décor désertique. La scène de nuit du sacrifice final, hypnotique, donne à ce film un aspect fantasmagorique.

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La Baie, Joris Laquittant, 24 min

Plus fort que moi

Film loufoque et génialement drôle sur la quête d’emploi de deux jeunes gens dans un Cergy Préfecture tout ensoleillé et familier (j’habite à 10 min en voiture depuis que j’ai 7 ans), ce court métrage est une vraie bouffée d’air frais dans une sélection de films certes bons mais aux thématiques pesantes. Les protagonistes se retrouvent dans des situations cocasses grâce à des dialogues burlesques, le tout haut en couleurs ce qui soulève encore plus la comparaison avec L’ami de mon amie d’Eric Rohmer, en plus de magnifier le même endroit.

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L’ami de mon amie, Eric Rohmer, 1987

Si tu t’imagines

Troublant grâce à une jeune actrice fascinante, ce court métrage déclenche un malaise tout en crescendo quand une jeune fille au début de l’adolescence devient observatrice d’un couple qui l’attire, lui pour sa virilité intense, elle pour sa féminité lumineuse. Le statut de voyeur de la jeune fille se présente comme une volonté de devenir cette femme, au début par l’imaginaire, ensuite par la possession de ses affaires. Mais son propre acte de voyeurisme est confronté à celui d’une femme de 38 ans. Voir ne permettra pas de devenir cette créature de désir observée, mais devient prémices de la transformation en cette voyeuse sauvage approchant la quarantaine aux cheveux touffus et à l’apparence crasse. Joli apprentissage pendant la puberté.

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Lilith Grasmug dans Si tu t’imagines

Après la projection j’aurais aimé pouvoir parler plus avec les anciens étudiants, mais le lieu ne s’y prêtait pas vraiment de par le bruit et la grande affluence. J’espère pouvoir vous présenter bientôt plus en détails ces anciens élèves qui feront le Cinéma de demain.