Dans certains films, on apprend seulement à la fin l’identité de Satan. Je vais donc être amenée à spoiler allègrement, vous êtes prévenus.
Le diable dans les films a toujours un but; se trouver une meuf, avoir son quota d’âmes, apprendre le métier à son fils ou récupérer sa dent (oui oui). Il peut avoir l’apparence d’une playmate, d’un patron de bar, d’une grand-mère ou d’un enfant, comme se montrer sous son vrai jour, tout de rouge vêtu ou plein de goudron. Parlons donc un peu de la représentation de Lulu sur grand écran.
Traditionnellement, c’est quoi l’idée qu’on se fait du diable? Un bouc? Une créature mi-homme mi-animale? Un géant rouge cornu? Ou un physique lambda pour mieux nous appâter? Le cinéma s’est posé toutes ses questions, et dans une même époque donné s’est représenté sa propre idée de la Bête. Et pour ce qui est du physique, les maquilleurs n’y vont pas de main morte sur la façade du monstre, surtout pour ce qui est de lui faire pousser la corne à l’instar des quatre démons rouges sur les images ci-dessus, avec de gauche à droite, Tenacious D: The pick of the Destiny (2006), Legend (1985), Hellboy (2004) et The Strangers (2016). Dans ces films, le diable vit sur Terre, soit avec la volonté d’être humain en tentant vainement de repoussé sa destiné, soit en attendant son heure pour redevenir cette créature qu’il souhaite ardemment être. L’apparence est alors une chose à cacher, une honte. Dans Legend, Darkness est conscient de son apparence rebutante et monstrueuse quand il séduit Lili, tout comme Hellboy qui se lime les cornes pour s’intégrer. Beelzeboss et le japonais détestent quant à eux leur physique humain et attendent avec ferveur de retrouver depuis des siècles un corps démoniaque.
Dans L’Associé du Diable (1997) et Endiablé (2000), c’est au contraire une apparence très humaine et facile à porter qu’utilise le diable sur Terre. Séducteur et puissant, il vient tenter les âmes mortels facilement corruptibles pour récolter son quota. Le diable est tout comme dieu un travailleur effectuant sa besogne, mais lui sans moral, avec pour seule passion les sept péchés capitaux. Dieu et lui sont d’ailleurs toujours en rivalité, jouant une partie d’échec sans fin, entre haine et étrange amitié. Ces diables là sont tous les deux sur Terre pour effectuer leur mission, et ont un dégoût immodéré pour l’humain, qu’ils côtoient depuis des siècles.
Si les diables précédents vivent sur Terre, ces deux là règnent en leur royaume et ne viennent qu’à la fin du film avec le grand déplaisir de poser leurs petons sur un sol humain. Ceux là respectent des règles viennent de milles ans, et s’ils ont soif d’âme, jamais ils ne trichent. Une règle, un contrat ou un accord, c’est gravé dans le marbre, quoi qu’il leur en coûte. Et la trahison d’un ange ou d’un fils peut créer une colère tellement phénoménale qu’il ne vaut mieux pas être dans les parages, qu’ils soient de noir (ci dessus à gauche, Ghost Rider, 2007) ou de blanc vêtu (ci-dessus à droite, Constantine, 2005).
Mais le diable le plus terrifiant est peut-être celui qu’on ne voit pas venir, qui porte les traits de la pureté ou de la sagesse. Né d’un bouc, le rejeton de La Malédiction (1976) est destiné à amener le monde vers l’apocalypse au moyen de la politique. Rien que ça! Quand a la gentille vieille dame de Devil (2010), elle est là pour tourner en bourrique (ahaha tordant Marion tes jeux de mots minables) les usagers d’un ascenseur bloqué, qui ont tous quelque chose à se reprocher et qui méritent d’être puni par le sang.
………………………………………………….
J’ai fait un très bref rapport sur la vision du Cinéma de Lucifer, et j’ai mis de côté séries et « simples » démons. J’attends avec impatience vos ajouts, ainsi que le diable que vous trouvez le plus réussi dans le Cinéma. Pour ma part, c’est clairement le Lulu de Constantine que je trouve sobre et tellement troublant.
Legend m’avait pris par surprise, il faut que je le revoie. La représentation du Diable que je préfère au cinéma est clairement celle que tient Paul Williams dans Phantom of the Paradise (Brian De Palma, 1974). Sans être central, il est glaçant de cynisme et incroyablement bien intégré dans le délire ambiant.
J’aimeAimé par 1 personne
J’ai une confession… Je n’ai jamais vu Phantom of the paradise, alors même que je l’ai offert en coffret boitier metal au père de mon cher et tendre ^^
J’aimeAimé par 1 personne
Y’a tant de films que tout cinéphile n’a pas vu. M’enfin dans ce contexte, c’est vrai, quoi, Marion, t’abuses ! ;-p
J’aimeAimé par 1 personne
Oui je sais je suis une piètre cinéphile 😭
J’aimeAimé par 1 personne
Mais non. *hug*
J’aimeAimé par 1 personne
Je n’ai pas vu Constantine, mais j’aime beaucoup l’acteur qui joue donc ce diable – j’ai d’ailleurs oublié son nom.
J’aimeAimé par 1 personne
C’est Peter Stormare, dont la tête est inoubliable alors même que son nom n’est jamais retenu, l’adage des éternels seconds couteaux. Génial dans tellement de films, Fargo, The Big Lebowski (la scène avec le ciseau xD), le chocolat où il joue un mari violent et stupide, …
J’aimeAimé par 1 personne
Merci pour le renseignement, je vais tacher – cette fois – de ne pas oublier le nom de cet homme. 🙂
Je me souviens particulièrement de lui dans Fargo !
J’aimeAimé par 1 personne
je ne connais aucun de ces films, par contre ton jeu de mot pourri m’a bien fait rire!
J’aimeAimé par 1 personne
Oh c’est dommage ! Il y en a quelques uns qi qui valent le détour notamment The strangers, l’associé du diable, legend, …
J’aimeAimé par 1 personne
J’ai revu récemment les Sorcières d’Eastwick, et on a du mal à trouver mieux-pire que Jack Nicholson en diable qui fait pêcher les âmes plus ou moins innocentes tout en leur accordant plus de liberté que la ville pudibonde qui les regardait déjà de travers…
J’aimeAimé par 1 personne
Je crois que mon esprit a tout fait pour oublier ce film… xD
J’aimeAimé par 1 personne
Ah bon, moi j’ai bien aimé 😉
J’aimeAimé par 1 personne
Je pense que si je l’avais vu plus jeune, j’aurais adorer! J’ai une amie comme ça qui deteste les Goonies, je suis convaincue que c’est parce qu’elle ne l’a pas vu enfant!
J’aimeAimé par 1 personne
Ah oui, les Goonies je l’ai vu ado et j’avais bien aimé sans plus, mais je ne l’ai jamais revu parce les difformités physiques ça me colle des cauchemars et je suis encore traumatisée du grand « bercé contre le mur »… Du coup je ne comprends pas bien le côté culte du truc.
J’aimeAimé par 1 personne
C’est génial parce que dans ce film rien n’est cohérent, c’est trouver l’aventure dans la propre ville et imaginer un trésor qui y est caché
J’aimeAimé par 1 personne
Beau panorama ! Le sujet est vaste, mais très intéressant, avec ces apparences qui diffèrent selon les intentions du film…et c’est fascinant de voir que le côté abject côtoie le côté humain/séduisant, ou encore celui des enfants et vieilles personnes. J’aime beaucoup le Lucifer de Constantine (j’adore ce film, même si je sais qu’il est très décrié), très doucereux et en même temps impitoyable. Celui des Sorcières d’Eastwick n’est pas si mal non plus ! Et il a une très brève apparition dans The Witch, mais d’autant plus marquante qu’on ne le voit quasiment pas, il se manifeste surtout par la voix, pour une fin très amère vu le parcours de l’héroïne avec qui il passe un pacte.
J’aimeAimé par 1 personne
J’avais oublié le diable de The Witch! Je n’avais pas trop accroché avec ce film, alors même que le sujet me plaisait bien! Je sais que pour Constantine le film est considéré comme un bousin mais à chaque fois que j’en parle avec quelqu’un les gens l’adorent, moi c’est pareil, donc je comprends pas trop…
J’aimeAimé par 1 personne
Pareil, the Witch a eu du mal a passer même si j’ai trouvé la fin très bien trouvée. Idem alors pour Constantine, je ne comprends pas, y a des musiques bien, les acteurs sont cool, l’histoire plutôt bien fichue et avec un humour cynique sans compter de beaux visuels. Certes c’est pas fidèle aux comics, je crois, mais a part ça…c’est un de mes films favoris d’adolescence.
J’aimeAimé par 1 personne