Ça: chapitre II, Andy Muschietti, 11 septembre 2019, avec James McAvoy, Jessica Chastain, Bill Skarsgård, …

SANS SPOILERS

Je rappelle que les critiques du blog sont mes avis qui mêlent analyse et subjectivité. J’attends avec impatience vos retours sur les films Ça chapitre I & II.

STEPHEN KING. Rien que ce nom débarque dans l’esprit avec des milliers d’images pour n’importe qui, même si vous n’avez pas lu son oeuvre ni vu les films qui s’en inspirent, et ils sont pléthores. Une centaine, et c’est loin d’être terminé. Le monsieur talonne ainsi le grand Bram Stoker pour ce qui est transposition à l’écran. Et King, plus qu’un nom qui le résume, c’est tout un pan de l’horreur qui est accroché à ses basques et qui suinte l’effroi. Des films il y en a eu, de très bons dont le maître est fier (Stand by me, The Mist, Carrie,…) ou non (Shining), et du très mauvais (La Tour Sombre), dont l’auteur étrangement est aussi parfois content, à l’instar du chapitre 2 de la version Ça 2019…

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Car oui, Ça: Chapitre II est une déception immense, proportionnelle à l’attente et à mon adoration pour Ça: Chapitre I. Le premier film était un long métrage solide, avec des acteurs enfants crédibles. L’oeuvre de Stephen King était magnifiée en mettant l’accent sur la solitude des ratés et leur unité, à la mesure de l’inaptitude de leurs parents et à leur nuisance. Car si Ça s’est incrusté dans leur vie, c’est que les adultes y avait laissé un vide sidéral. La perte du petit frère, la culpabilité et la honte sont des leitmotivs incessants qui portent l’oeuvre avec cohérence. Les scènes d’effrois sont justifiées par les terreurs du début de l’adolescence dans lesquels les spectateurs se retrouvent, tel que la puberté, la maladie ou la perte d’un être cher. Car l’histoire de Ça, c’est la peur infantile et l’oubli des racines à l’âge adulte, ainsi que les peurs refoulées.

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Le problème du chapitre 2, c’est qu’il ne se veut qu’un reflet du premier film au lieu d’être une oeuvre qui explore les réflexions sur l’âge adulte. Le scénario est décousu et donne l’impression de l’additions de scénettes. Le long métrage a le tort de vouloir tomber dans la surenchère, de peur d’abord, avec des jump scares rasoirs, mais aussi dans le rire, avec des scènes d’humour qui tombent à plat et ne trouvent clairement pas leur place dans le film. Et bien que les 20 premières minutes soient réussies, avec un début présentant un Xaxier Dolan mémorable, le film peine à s’imposer comme le précédent. De bonnes scènes éparpillées sur 2h50 ne font pas un bon film, qui se noie d’ailleurs dans des effets spéciaux dégueulasses et excessifs. Le choix des acteurs quant à lui est malgré tout bluffant, avec une mention spéciale pour le personnage de Ben, qui malgré les kilos perdus est immédiatement reconnaissable. Seul bémol avec James McAvoy, acteur que j’estime pourtant au combien mais qui ne trouve pas sa place dans un jeu fade qu’on ne lui connaissait pas.

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Ça: chapitre II se veut la répétition des scènes d’anthologies du premier opus, méthode qui n’est pas sans rappeler Avengers: Endgame. Ces films si fiers d’eux même se citent avec complaisance en espérant activer le bouton fan hard core de cerveaux délavés par une pop culture qui ne sait plus se réinventer. Les seules scènes excellentes de cette suite bancale sont d’ailleurs des sursauts de témérité loin des redites qui s’amoncellent, alors même que certains points qui mériteraient d’être éclaircis ne sont même pas effleurés. Après un premier chapitre très réussi, le réalisateur s’est ainsi plongé dans un foutoir de m’as-tu-vu décevant. Ou comment gâcher la clôture d’une aventure pourtant si bien commencée…

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