Demain, ça fera un an jour pour jour que je n’ai pas donné de nouvelles. La dernière fois c’était pour l’interview de la super Julie. Cette semaine là je commençais un nouveau travail, chargée d’affaires techniques en aéronautique (vous voyez la tragédie qui s’annonce) dans une usine métallurgique. Des responsabilités, pleins de choses à apprendre aussi, car je quittais la fonderie pour un procédé que je connaissais mal, la chaudronnerie. J’ai rencontré des personnes extraordinaires (coucou Yann, Diane, Paul, Sylvain,…), d’autres qui me rappelaient avec horreur certaines expériences professionnelles passées. Il y a eu Noel, les anniversaires (oui tout une famille née entre le 19 février et le 21 mars…) et puis ce foutu COVID-19. Concrètement et honnêtement, j’ai longtemps hésité à parler de ce virus de merde. Parce qu’il est partout. Dans l’air, sur les gens, dans les médias, les réseaux sociaux, … Même le divertissement en est à parler de toi gros bâtard, avec certains auteurs/éditeurs qui ont pondu des livres sur le sujet dès la sortie du confinement de mai. À croire qu’un livre peut s’écrire et se fabriquer en moins de deux mois, quand il faut au mieux un an en temps normal. On a vu débarquer de nouveaux spécialistes débiter la bonne parole sous des titres racoleurs tel que Le confinement expliqué à mon boss (Celui là, le mien de ex-boss, il n’a pas du le lire. Oui ex-boss…), Ce virus qui rend fou de Bernard-Henri Lévy (il parait que BHL y parle de sa peur du monde d’après… Boy, t’es trop vieux pour ces conneries, tu ne connaîtras pas le monde d’après)… Moi aussi d’ailleurs j’ai commencé un livre. Mais je me argue de ne pas parler de pandémie, épidémie, confinement, virus, et autres joyeusetés qui rendraient dépressives un nounours. Nan je préfère parler d’une traque dans la montagne, tellement plus joviale et fun comme sujet… Ainsi au déconfinement, après avoir fait la razzia dans les librairies des copains de l’Imaginarium et de Impressions, en évitant bien évidemment le fameux rayon covidpompeàfric, je vois se balader une bande-annonce au titre non racoleur de Songbird. Jusque là tout va bien, surement un film sur un ornithologue qui se souvient de son amour de jeunesse, ou un biopic sur Oasis… QUE NENNI! Après une pléiade de livres, des chansons prétendument comiques, voilà que s’amène un film sur fond de COVID! Avec Demi super Moore et produit par Michael Bay (ne riez pas). Après mon agacement excessif face à cette armée qui décidément ne veut pas me lâcher, de vraies questions sérieuses subsistent. Un film sur fond COVID est-il nécessaire? Et si c’est le cas, a-t-on envie de le voir?

Ne pas intégrer la dimension masquée dans les nouvelles productions, c’est rêver de l’étape d’après, celle où ton voisin te reconnait à la supérette du coin parce que tu n’as pas la gueule à moitié cachée. C’est oublier la période où tu passes pour un canon parce que ton gros pif est planqué et que tu peux profiter de tes yeux de biches. Un film sans masque après mars 2020, c’est réfuter cet état de fait: le monde est dans la merde. Que ce soit pour « les Tuches 14 » comme pour un Emir Kusturica, le cinéma semble en majorité vouloir faire l’autruche, NOUS TE REFUSONS, PERFIDE VIRUS. Parce que l’ensemble d’une profession crève la faim sans cachets, parce que l’ensemble des professions veut s’évader devant des films de Noel sans avoir de pangolin servi en rôti. Et personnellement, je suis pour ces œillères que je veux me greffer, je suis pour voir une romance avec Kristen Stewart et Mackenzie Davis qui s’embrassent sous le gui, je suis pour un film d’horreur où seul le tueur porte un masque.

Mais, … Oui parce qu’il y a toujours un mais… Le cinéma, l’Art avec son magnifique a majuscule, se doit de refléter la réalité, la vérité, abattre ces œillères et regarder cette merde en face. Aujourd’hui, dans la rue, nous sommes masqués (enfin pour les moins cons d’entre nous…). Aujourd’hui, les librairies, cinémas, théâtres, sont fermés. Est ce que le Cinéma est assez solide pour parler de sa propre douleur, de son isolement et de ses sièges vides. Car parler du COVID, c’est regarder cette blessure et travailler en pensant qu’elle fait mal. Alors certains sautent le pas et décident d’en rire, comme Connectés qui sort aujourd’hui sur Prime Vidéo. Un film sur le COVID qui sort sur une plateforme de streaming, c’est presque une blague de mauvais gout. C’est remuer le couteau dans la plaie des salles qui saignent encore. Et d’autres films viendront, certains décideront de grossir la catastrophe, comme Songbird. Quelle sera la volonté de ces films? Entrevoir un futur proche? Surfer sur la vague ou dénoncer? En tout cas, gardant mes œillères et rêvant du monde d’après, je ne serai pas celle qui vous donnera la réponse à cette question.
Très affectueusement,
Marion.
atchoum !
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Ça nous rend hypocondriaque ^^’
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Bizarrement Connectés m’intéresse car il semble juste prendre comme point de départ le confinement pour en faire une comédie alors que Songbird m’angoisse car il propose une histoire potentiellement trop réelle en jouant sur les peurs des gens (mes peurs?) là-dessus. Dans tous les cas, je crois que c’est trop tôt pour aborder le sujet, il n’y a pas assez de recul pour en faire des fictions. Je préfère l’approche des séries où ils vont certainement juste l’évoquer (impossible de faire autrement pour les séries qui se passent dans le monde réel) sans essayer d’en faire toute une intrigue.
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Je pense qu’il faut en effet laisser les gens s’en remettre…
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Bon jour,
Le Covid rapporte beaucoup d’argent … le malheur des uns faisant le bonheur des autres, il faut être du bon côté de la barrière … si ce n’est qu’il faut faire profit de ses propres douleurs (le cinéma) pour dédramatiser … comme un patient qui lutte comme il peut d’une maladie grave sans savoir s’il va s’en sortir …
Max-Louis
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Mais ce n’est plus envisager le Cinéma comme un art mais comme un divertissement. C’est peut-être ce qui va advenir par la suite: fermeture des salles, plateformes de svod, point final. Je n’ai jamais vraiment vu le Cinéma comme un divertissement pur, même à travers les films qui m’ont fait hurler de rire, comme Sacré Graal ou The Big Lebowski, j’y ai vu une reflexion, une critique de la société… Merci pour ce commentaire qui m’a fait prendre du recul 😉
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« Dans l’air, sur les gens, dans les médias, les réseaux sociaux, … » Tu veux dire dans les villes, dans les campagnes, sur les réseaux sociaux ? 😀
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Paraphrase?
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C’était une petite référence à une phrase culte de Le Pen pendant la campagne de 2017 😉
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Je te sens vénère face à ce Covid time. On n’y peut pas grand chose, et la culture non plus. Je ne sais pas si quelqu’un maîtrise quoi que ce soit dans cette affaire. Ce qui est sûr c’est est qu’on est quand même bien parti pour traverser une époque d’incertitude dont on n’entrevoit pas encore la saison finale.
C’est un peu comme ces gars qui sont partis mourir dans les tranchées il y a un peu plus de cent ans, sans trop savoir si ça allait durer. Juste un bref sale moment à passer… croyaient ils. Et puis la guerre les a emboutis. Genevoix, et d’autres, racontent ça très bien.
Pas facile d’avoir 20 ans en 2020. C’était pas mieux d’en avoir 18 en 1914.
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Oui c’est vrai que je suis en colère. J’étais à une période de ma vie où tout avançait très vite et j’avais des projets. Là je recule et ça me met hors de moi. C’est égoïste de le voir sous cet angle mais bon…
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Ça se comprend. Malheureusement c’est ainsi.
J’ai tendance à être fataliste, ça m’aide à affronter les événements comme ils viennent, à en prendre mon parti, avancer avec, tant que faire se peut.
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Tout d’abord, heureuse de te relire. Ta réflexion sur l’évocation du virus, dans les médias, et surtout le cinéma, est très intéressante. C’est vrai que la pop culture est aussi là pour refléter la réalité, mais à condition que cela apporte quelque chose. Et comme tu dis, c’est sans doute trop tôt…
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Trop tôt oui, pour beaucoup, parce qu’on mange de ce virus à toutes les sauces et elles laissent un gout bien dégueulasse… Mais justement, sortir ces films, c’est courageux ou opportuniste… ?
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D’abord, je suis très heureuse de pouvoir te retrouver ! Mon frère était dans l’aéronautique aussi, alors je compatis, malheureusement pour lui, comme pour beaucoup, pas de reprise dans ce milieu actuellement…Et quant au futur du cinéma, quel question tragique, on espère tous pouvoir vite y retourner, mais surtout, que tout puisse reprendre ! Comme avant ? Je dirai impossible…Je pense que le streaming va prendre plus de place, parce que c’est presque plus sûr désormais, mais après tout, si la qualité est là, pourquoi pas ! Et peut-on éviter de parler de la pandémie, je n’en suis pas sûre non plus…Je t’avoue que j’évite soigneusement les romans qui en parle, en revanche, j’apprécie l’idée de « Songbird », je la trouve intéressante 😃
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Le Covid a acceleré l’apogée de la SVOD, c’est certain. Des productions de qualité, il y en a; Fincher avec Mank et Mindhunter, Scorcese, … Mais j’aime les grandes salles, le son, l’attente… Il n’y a plus cette effervescence avec la SVOD…
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C’est une évidence, l’ambiance manque considérablement…
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Je suis très contente de te relire ! Le futur du cinéma est incertain et connaît trop de difficultés, j’espère qu’on retrouvera ce milieu, même s’il doit peiner à s’en remettre… Mais pour ma part, comme toi, je n’ai pas très envie de voir ce covid évoqué dans l’art. Il y a déjà trop de bouquins de témoignage/pompes à fric dessus, on est encore trop dedans pour avoir déjà ce thème en série, film, etc… on n’a pas assez de recul, c’est tout. En plus, niveau littérature, tous ces écrivains (souvent bobo) qui en ont profité pour écrire leur journal de confinement, ça a été soûlant à un niveau pas possible. Alors pour le cinéma qui souffre énormément de cette période, c’est carrément remuer le couteau dans la plaie.
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J’avoue juger ces livres sans en connaitre le contenu, mais ce que je vois de la quatrieme de couverture est juste insipide. Et de toute manière, écrire de la qualité, il n’y a que Lewis Carroll qui puisse le faire, sous acide of course 😉
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Ça m’avait manqué de te lire ! J’espère que tu nous en diras plus sur ton roman !
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Merci c’est gentil Éric ! Normalement si tout va bien j’aurais terminé le premier jet avant avril. Je ne sais pas trop comment m’y prendre pour la diffusion, j’ai une amie qui est éditrice junior à Flammarion qui me fait de supers retours.
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