The Cape
Joe Hill (scénariste)Zach Howard. Milady / 2013
A l’âge de 8 ans, Eric joue avec son frère aîné Nicky aux super héros. Le petit garçon porte une cape bleue que sa mère lui a faite à partir d’un plaid et qu’elle a ornée d’un éclair rouge. Eric grimpe à un arbre et une fois haut dans l’arbre, voit la branche sur laquelle il se trouve, céder sous son poids. Il se blesse gravement. Le plus étrange est sans conteste le fait que sa cape semblait planer quelques secondes dans les airs… Des années plus tard, Eric vit en couple avec Angie. Les aléas de la vie et la passion d’Eric pour la glandouille finissent par provoquer la séparation du couple. Le jeune homme retourne vivre chez sa mère et alors qu’il bulle encore, il retrouve la cape de son enfance.

Jamais je n’avais été aussi surprise par une planche. Au délà du simple fait que The Cape s’éloigne du super traditionnel en offrant un personnage principal nerd crasseux, portant baggy, tee-shirt troué et vieux plaid en guise de cape, l’oeuvre prend le lecteur à rebrousse poil en déjouant tous les codes du super pour mieux se les approprier. Un one shot efficace et amer sur un personnage aigris, vengeur et violent. Un de mes plus grands coup de cœur.
Rusty Brown
Chris Ware (scénariste, dessinateur). Delcourt / 2019
Dans son Nebraska natal, Rusty, victime des petites frappes de son école, s’évade en collectionnant les figurines de super héros. Lorsque Chalky White arrive dans son école, les deux enfants très proches se lient d’amitié. La première partie d’un récit choral vertigineux qui retrace la vie de multiples personnages émouvants et pathétiques…

Quelle découverte que celle là! Roman choral à la fois émouvant et pathétique, Rusty Brown est un bijou d’ingéniosité. C’est si rare de voir une BD à part à ce point, tant dans sa forme que dans son fond. Récit choral sur le microcosme d’un enfant vivant dans son monde pour tenter d’oublier la violence du sien, et en devient délaissé jusque dans son propre roman graphique pour laisser place à son père, son institutrice, … L’histoire de plusieurs vies, mélangeant pathétisme et émotion. Une merveilleuse trouvaille, un objet singulier.
American Vampire
Scott Snyder (scénariste), Stephen King (scénariste) et Rafael Albuquerque (dessinateur). Urban Comics / 2013 / 8 tomes
Amérique, fin du XIXe siècle. Le bandit Skinner Sweet est freiné dans sa tentative d’évasion par un vampire venu du d’Europe. Laissé pour mort, il revient à la vie et découvre qu’en plus d’être l’un d’entre eux, il est aussi la plus puissante, la plus rapide et la plus redoutable des créatures de la nuit. Plus d’un siècle plus tard, à Los Angeles, il contamine à son tour la jeune Pearl Jones afin d’en faire le second vampire d’une nouvelle espèce sur le continent, capable de marcher sous le soleil.

Twilight & co, c’est non merci. Parce qu’un vampire qui scintille et qui se veut « végétarien », c’est insipide, et ce n’est pas du tout ma vision du monstre à quenottes. Scott Snyder pense la même chose, et aider de Stephen King pour le premier chapitre (oui oui), ils ont décidé de rendre au vampire son heure de gloire en lui offrant une gueule monstrueuse, des chicots et griffes démesurés, une soif de sang insatiable. American Vampire, c’est l’Histoire US à travers les yeux du premier vampire américain, du far west aux sixties. Une oeuvre violente et jouissive permettant un voyage dans le temps savoureux, aussi bien dans le désert que dans le bayou en passant par Hollywood.
L’Aimant
Lucas Harari (scénariste, dessinateur). Editions Sarbacane / 2017
Pierre, jeune étudiant parisien en architecture, entreprend un voyage en Suisse afin de visiter les thermes de Vals. Ce magnifique bâtiment, conçu par le célèbre architecte suisse Peter Zumthor*, au cœur de la montagne, le fascine et l’obsède. Cette mystérieuse attraction va se révéler de plus en plus forte à mesure que Pierre se rapproche du bâtiment…

Lucas Harari est passé par Archi et Arts Déco et ça se voit. Les lignes épurées de la station thermale font contraste avec les montagnes sinueuses de Bale. Oeuvre mystérieuse autant que mystique, Harari nous plonge dans une enquête sombre dans ces montagnes blanches, où la réalité de murs bien solides sont confrontés à la magie de montagnes immortels. Un auteur à suivre de très près.
Killing Joke
Alan Moore (scénariste) et Brian Bolland (dessinateur). Urban Comics / 1988
Un combat psychologique s’engage entre Batman et son ennemi juré, le Joker. Celui-ci s’est échappé de l’asile d’Arkham et planifie de rendre le commissaire Gordon fou. Tout cela pour prouver que le citoyen parfait peut devenir fou après avoir eu une très mauvaise journée.

Je crois qu’il n’existe pas de comics plus parfait que celui là. One shot court du maître Alan Moore d’après une idée de Brian Bolland, Killing Joke ne devait être qu’une blague posée là, en dehors de tout arc, juste un bonus de passage. Mais c’est sans compter qu’elle se devait d’être un très grand comics, surement l’un des plus célèbres, de par une maîtrise et une ingéniosité scénaristique qui n’ont d’égal que l’horreur qui en découle. Car il y a bien un avant et un après Killing Joke dans l’univers de Batman, inspirant de nouveaux arcs narratifs alors que ces 64 pages devaient rester inaperçues. Sa dernière planche à l’interprétation multiple l’a fait définitivement entrer dans la légende.
Bon, je dois te dire un énorme merci pour cette semaine de la BD/Comics. J’en lis très peu et je me perds facilement dans ce large choix, mais tu m’as permis de me faire une petite liste pour mes prochains achats 🙏
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C’est super gentil 😁 ! Lesquels as tu ajouté à ta liste ?
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Principalement du comics, mais aussi Peau d’homme et plein de titres dont j’ai mis dans ma liste (genre 80% de ta sélection 😈)
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Wahou, ton avis sur « The Cape » est incroyable, je ne connaissais pas du tout, mais je ne peux pas y rester indifférente !
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Joe Hill c’est vraiment un scénariste incroyable, The Cape c’est mon ptit bébé que je lis souvent, c’est court mais tellement efficace !
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