Manquant d’inspiration, j’ai parlé de mon problème à mon conjoint qui m’a immédiatement fait une liste d’idées toutes plus brillantes les unes que les autres pour un nouvel article. On aurait presque dit qu’il réfléchissait depuis longtemps à la question, je suspecte une tentative de vol de blog imminente. Le thème qui m’a le plus inspiré était les remakes, car je venais de voir la veille Les 7 Mercenaires d’Antoine Fuqua, remake du film homonyme de John Stuges, lui même remake du film de Akira Kurosawa Les 7 samouraïs. Tout ça a de quoi nous faire perdre la boule, tout en se demandant s’il y a un intérêt artistique et pas seulement pécunier à tout ça. Quand je parle de remake, je met en avant une relecture de film, et non les nombreuses adaptions qu’il peut y avoir d’une œuvre littéraire. Je ne vais évidemment pas parler de tous les remakes, déjà parce que je ne les connais pas tous et ne les ai pas tous vus, ensuite parce que cet article est avant tout une réflexion, je donnerai donc en exemple quelques films pour illustrer mon propos. J’attends avec impatience les remakes qui font partis de vos propres références.

Il existe des remakes de films tellement connus que la plupart des spectateurs ne savent même pas qu’ils sont la relecture d’un film. Je pense notamment au culte Scarface de Brian de Palma sorti en 1984, remake du film homonyme de Howard Hawks sorti en 1932. La valeur artistique du remake réside ici dans la volonté de faire une relecture contemporaine d’un film, qui fera ainsi écho avec l’actualité. Le scénario écrit par Oliver Stone et le génie du réalisateur en fond une œuvre singulière qui se démarque du film original par sa nouvelle approche visuelle et quant au traitement engagé de la narration. Il en va de même pour Les Infiltrés de Martin Scorsese sorti en 2006 et remake de Infernal Affairs réalisé par Andrew Lau et Alan Mak et sorti en 2002. Dans le film original, l’histoire se déroule à Hong Kong. Je ne pense pas que ce remake soit un manque d’idées de Martin Scorsese, mais plutôt une volonté de s’inspirer de l’histoire pour l’implanter dans la mafia de Boston et de se réapproprier des protagonistes principaux complexes. Les remakes peuvent ainsi être une source d’influence pour certains grands cinéastes qui souhaitent ainsi donner un point de vu nouveau dans leur film et y insuffler leurs propres thématiques. Un film, même ancien, peut aussi soulever des thématiques qui s’adaptent à des sujets brulants de l’actualité. Je pense notamment au The Thing de John Carpenter sorti en 1982 et dont je parle souvent, métaphore de la peur du Sida et remake de La Chose d’un Autre Monde sorti en 1951 et réalisé par Christian Nyby et Howard Hawks (qui décidément est partout aujourd’hui).

Mais la volonté de faire un remake ne repose pas seulement sur une influence, elle peut aussi se traduire par une réelle obsession. Dans son remake plan par plan du Psychose de Alfred Hitchcock sorti en 1960, Gus Van Sant crée un film singulier avec son Psycho sorti en 1998. Son film est avant tout un essai artistique, plus une réflexion cinéphile qu’une œuvre de fiction. La véritable différence entre les deux films se trouve dans l’implantation de la couleur et le caméo de Gus Van Sant à la place de celui d’Alfred Hitchcock. C’est se placer entièrement à la place du cinéaste original, sans l’évincer complètement non plus en introduisant un figurant sosie du maitre du suspens. Gus Van Sant réalise ici alors un tour de force technique tout en criant son amour pour un film anthologique. D’une autre manière mais avec la même passion, Peter Jackson fait la même chose avec son remake de King Kong sorti en 2005, d’après son homonyme de 1933 réalisé par Merian Caldwell Cooper et Ernest Beaumont Schoedsack. Enfant, Peter Jackson avait déjà fait un remake de son film préféré dans son jardin avec ses jouets, et cette expérience a très certainement nourrie sa vocation. Le remake est alors très loin d’être fait avec la volonté de générer de l’argent, il est plutôt un aboutissement personnel et professionnel.

En autre aboutissement personnel, un réalisateur peut avoir la possibilité de faire le remake de son propre film, pour toucher un plus grand public ou pour faire une relecture de sa propre vision. Michael Haneke réalise en 1997 Funny Games en Autriche. Le film ne connait pas un grand succès, surement à cause d’un sujet qui ne fait pas l’actualité et étant trop avant-gardiste avec des thématiques comme l’ultra violence chez les jeunes adultes en réponse à la violence récurrente au Cinéma, dans les jeux vidéos et dans les médias. Scream est certes passé par là mais Funny Games est une version moins édulcorée et fun, et la violence réaliste choque les spectateurs. Devenant un sujet brulant et d’actualité dans les années 2000, il réalise le remake de son propre film 10 ans plus tard avec Funny Games US. Là encore le film est un échec, le sujet ayant été depuis rabâché. La réalisatrice Lisa Azuelos tente une implantation aux Etats-Unis quant à elle avec le remake de son propre film LOL sorti en 2008, faisant ainsi avec un plus gros budget et sur le sol américain LOL USA sorti en 2002. L’essai est oubliable mais le remake d’un film est souvent la solution pour les distributeurs américains d’implanter un film étranger sur leur sol.

Certains producteurs se sont même spécialisés dans ces remakes de films extérieurs aux Etats-Unis sortis à peine quelques années après l’original. Je pense notamment au film suédois Morse réalisé par Tomas Alfredson et sorti en 2008, soit deux ans avant son remake américain Laisse-moi entrer de Matt Reeves, mais aussi Nom de code: Nina de John Badham sorti en 1993 et remake du Nikita de Luc Besson sorti en 1989. Je citerai également le remake En Quarantaine de John Erick Dowdle, désastre public et critique sorti un an après le film original espagnol de 2008 REC de Paco Plaza et Jaume Balagueró. Les nombreux autres films étrangers des États-Unis ayant subit des remakes la plupart du temps plus qu’oubliables traduisent la réserve du public américain quant aux films en version originale sous titrée, n’ayant pas comme en France une politique accrue du doublage.

Le remake peut aussi, au delà du simple aspect financier, être un moyen pour de jeunes cinéastes de faire leurs armes, poussés par le réalisateur de l’œuvre original qui se poste alors en mentor. Je citerai ici deux réalisateurs français, Alexandre Aja qui compte parmi mes cinéastes préférés, et Jean-François Richet. Le premier, qui a réalisé à ses débuts l’excellent Haute Tension, avait été contacté par Wes Craven qui cherchait un réalisateur pour le remake de son La Colline à des Yeux sorti en 1977. Alexandre Aja signe alors en 2006 une œuvre violente, critique écologique engagée sur les essais nucléaires. Il réitèrera l’expérience du remake de films d’horreur avec Pirahnas 3D en 2010 et Maniac en 2012. Ses relectures sont des lettres d’amour ouvertes, presque touchantes (oui, oui, un remake de film d’horreur peut-être « touchant »). La première scène de Piranhas 3D montre une connaissance accrue pour le Cinéma de genre avec le légendaire acteur Richard Dreyfuss se faisant manger en à peine quelques minutes de films, alors même qu’il avait survécu aux requins dans Les Dents de la Mer. Pour Manic, Alexandre Aja a même été jusqu’à refuser la réalisation du film, le produisant simplement, par peur de toucher à l’original, étant son film préféré. Jean-François Richet s’est vu proposer par John Carpenter lui-même le remake de son Assaut de 1976, et sort ainsi en 2005 Assaut sur la central 13. J’y vois ici une reconnaissance mutuelle ainsi qu’une volonté de mettre en avant une jeune génération de cinéastes capables de prendre la relève.

Les remakes existent presque depuis les débuts du Cinéma, mais le manque criant d’imagination et d’inspiration, tout comme l’appât du gain facile en approchant des franchises populaires, poussent les studios à produire un nombre grandissant de remakes. Cette année, les remakes de Ghostbuster, Les 7 Mercenaires, Ben-Hur, Peter Et Elliot le dragons, … tous de qualités plus ou moins médiocres, poussent à s’inquiéter sur l’aspect artistique du remake qui aujourd’hui fait plus écho péjorativement dans la bouche des cinéphiles, alors même qu’il en existe de grandes qualités.
Quelques bons remakes dont je n’ai pas parlé pour clore cet article …
L’Armée des 12 Singes de Terry Gilliam sorti en 1995, remake de La Jetée, court métrage de Chris Marker sorti en 1962. La Jetée est largement considéré comme un très grand film si ce n’est l’un des plus grands dans de nombreux classements, du Times aux Cahiers du Cinéma. Je vous le conseille vivement, surtout qu’il dure un peu plus de 20 minutes et est disponible très facilement et légalement sur viméo.
L’Invasion des Profanateur de Philip Kaufman sorti en 1978, est certes l’adaptation d’un roman, mais il reprend surtout la trame de L’Invasion des Profanateurs de Sépultures réalisé par Don Siegel et sorti en 1956.
La Mouche de David Cronenberg, sorti en 1986, remake de La Mouche noire de Kurt Neumann sorti en 1958.
Vanilla Sky de Cameron Crowe sorti en 2001, remake de Ouvre les Yeux de Alejandro Amenabar sorti en 1997. Je conseille vivement le remake comme le film original.
Nosferatu, Fantôme de la Nuit de Werner Herzog sorti en 1979, remake de Nosferatu de Friedrich Wilhelm Murnau sorti en 1922. Même si l’original est nettement meilleur, la relecture de Werner Herzog est intéressante et vaut le visionnage.
L’Armée des Morts de Zack Snyder sorti en 2004, remake de Zombie de George Romero sorti en 1978. J’avais oublié de le mettre dans la liste mais Coffee Quest a souligné cette regrettable erreur.

Dossier très intéressant ! Je ne savais pas que les infiltrés était un remake.
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Tu le cites et commence même ton article avec lui, mais le Scarface de Brian de Palma est une oeuvre magistrale, critique de la société de l’époque et du « rêve américain », j’adore. Une vraie plus value. 🙂
Que tu n’as pas cité j’adore aussi « L’armée des morts » premier film de Zack Snyder et remake de Zombie de George A. Romero. Dans une moindre mesure le « Total Recall » de Len Wiseman est également sympathique, mais plus comme une relecture de K. Dick que comme un bon remake.
Dans les remakes catastrophiques : « Evil Dead » de Fede Alvarez, « Old Boy » de Spike Lee…
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J’avais complètement oublié le remake de Zack Snyder, je vais d’ailleurs le rajouter, merci!
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Un sacré bon article que cet article. Bravo un bon travail de recherche. Mon remake préféré est le film de Francis Lawrence « je suis une légende » (2007) qui est une relecture du film de Boris Sagal en 1971 « Le survivant » interprèté par le géant d’Hollywood de l’époque qu’était Charlton Eston 😉
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Je n’en ai pas parlé car c’est l’adaptation d’un roman (ou d’une nouvelle, je ne sais plus). Mais en effet c’est un bon film, j’adhère! J’avais pleuré à la mort de Samantha…
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Ah excellent article qui pousse effectivement à la réflexion. Comme tu le soulignes, le problème des remake c’est qu’il y a du bon comme il peut y avoir du mauvais. Les infiltrés est l’exemple rare à mon sens d’un remake réussi, j’aime autant la version chinoise que celle de scorsese : deux films qui se complètent racontant la même histoire toute en conservant chacune leur âme. D’ailleurs, ce sont des films que je me reregarde assez souvent. Par contre ma dernière grande déception fût pour le remake de Old Boy. Le film original est un de mes films préférés (une de mes très grosses claques de cinéphile), alors quand j’ai vu le remake m’attendant de la part de Spike Lee une relecture US brillante, quelle ne fût pas déception. Plus envers le réalisateur que le film en lui-même d’ailleurs. Je ne comprends pas comment un mec comme Spike Lee a pu autant se gourer et finalement ne pas comprendre ce qui faisait l’essence même et la force de l’original.
Et alors du coup, les 7 mercenaires remake, comment tu l’as trouvé ? Personnellement, j’ai beaucoup aimé.
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Tout à fait d’accord pour Old Boy, c’est d’ailleurs un avis largement répandu. J’ai trouvé que le remake des 7 mercenaires était un bon divertissement mais rien de plus. Il n’apporte rien de nouveau et Antoine Fuqua m’avait habitué à bien mieux.
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Ah mais là on est d’accord, c’est un bon divertissement et dans le genre je me suis éclatée. Ça faisait longtemps que je n’avais pas autant apprécié un film « divertissement » au cinéma. Ça doit être les films de superhéros qui s’impriment trop sur ma rétine à la limite de l’overdose qui me fait adorer un film où l’on revient aux bases du film d’action. 😉
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L’overdose superhéroique je connais. Mais je ne sais pas pourquoi en gentil mouton je continue le massacre. Mercredi je vais voir Dr Strange, je m’attends au pire, malgré ma passion pour Benedict « Sherlock » Cumberbatch.
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Encore une fois, on est d’accord x) Y a Benedict, donc je vais voir. Et je croise les doigts pour que le film ne soit pas un bouzin.
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Les deux premiers mots de ton dossier résume parfaitement mon sentiment envers les remakes : « manquant d’inspiration ». C’est plutôt sympathique de ta part de plus ou moins défendre cette manie qu’à Hollywood de remaker (oui, c’est un verbe :)) tout et n’importe quoi, mais à quelques exceptions près, c’est une mort à petit feu du cinéma de divertissement d’aujourd’hui.
Les idées originales n’ont plus lieu d’être puisque le terme « original » signifie « prise de risque », et ça, ça n’existe plus dans le vocabulaire d’un producteur américain. Si ça fait moins de 100 millions, c’est un four ! Alors la technique de maintenant est de prendre une base connue et appréciée, donner un budget minime à des nouveaux venus, et actualiser le bordel.
Ce n’est plus du cinéma, c’est de la mal-bouffe. Je suis comme vous, je m’inflige « l’ère super-héroïque » encore et toujours, mais dès l’annonce d’un remake, c’est pire, j’ai de l’urticaire (je le redis, à quelques exceptions près). Car je ne vois derrière que l’opportunité d’attirer les foules pour faire du pognon pendant qu’un scénariste vit encore chez ses parents en écrivant des chefs-d’oeuvre !
Mise à part ça, ton article est très bien construit, c’est plaisant à lire ! Et je suis assez d’accord avec ce que tu avances (rendre les remakes contemporain ou faire découvrir des oeuvres d’autres pays en les rendant accrocheur). Et +1 pour Aja !
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Merci pour ce commentaire! J’ai en effet voulu mettre un avant surtout le bon coté du remake, mais clairement c’est une infime parti. J’ai l’impression que tous les bons scénaristes sont aujourd’hui dans la série et le jeu vidéo. Et c’est triste comme propos dans la bouche d’une cinéphile…
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Excellent Marion, tu m’a appris plein de choses comme d’habitude ! Par exemple, je ne savais pas que le premier Nosferatu avait eu droit à un remake ! Alors comme ça tu manques d’inspiration ? Comme se fait-ce ?
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Ce que j’adore écrire ce sont des gros dossiers comme celui là, et pour le coup je n’avais pas d’idées. Mais j’ai toute une brochette de futurs articles sous ma manche 😉
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Disons qu’il y a plusieurs types de remake, j’en vois personnellement trois, mais je n’ai pas étudié la question… Alors certes il y en a de très bons et tu en cites plusieurs, mais il y en a surtout de très mauvais et je dirais que la plupart sont mauvais… Surtout les remakes qui ne font que refaire la même chose sans aucune réinterprétation et je n’aime pas trop les remakes aujourd’hui à la mode aux États-Unis qui consistent à refaire le film juste pour avoir des acteurs américains et en gros faire plus couleur locale. Pour le remake d’Assaut tu es très gentille, car moi en le voyant je me suis dit voilà un cinéaste incapable de prendre la relève 🙂 et comme toujours très intéressant tes articles.
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Le remake d’Assaut n’est clairement pas à la hauteur du premier, mais il y a quelques scènes notamment celle dans la neige à la fin qui font mouches. Mais Jean François Richet est un peu une constante déception, j’avais eu grand espoir avec ces films Mesrine mais ce qu’il a fait après était d’une banalité incroyable.
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Ma 6-T va crack-er c’était pas trop mal si mes souvenirs sont bons, mais après j’ai un peu décroché et Vincent a chaque fois que je le vois dans un film et ailleurs j’ai envie de lui mettre des claques… 🙂
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Je pensais être la seule… Je me souviens de cette couverture assez violente des Cahiers du Cinéma titrant sur Vincent Cassel et François Cluzet » Le vide politique du Cinéma français ». Grosse et violente attaque mais pour une fois j’étais complètement d’accord avec eux.
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Intéressant (comme toujours 😉 ) cet article de fond sur une question parmi les plus problématiques chez les cinéphiles. Comme tu l’as très bien formulé à travers les nombreux exemples, le remake est un exercice aussi vieux que le cinéma : Tu parles du récent « Ben Hur » en tant que remake de film de Wyler, mais ce dernier était déjà le remake d’un film muet de Fred Niblo ! Bien sûr le remake est souvent accueilli au mieux avec une certaine circonspection, d’autant qu’il s’appuie en général sur un succès soit public, soit critique (je pense qu’on attendra longtemps le remake des « Charlots contre Dracula » par exemple).
Certains d’entre eux sont désormais inscrits au panthéon de la cinéphilie, devenues des icones intouchables dont la moindre intention de remake relèverait du blasphème pur et simple : qui osera « intenter » un remake de « Citizen Kane » par exemple, ou de « la nuit du chasseur », ou bien de « la mort aux trousses ». Ces films irriguent déjà tant de leurs successeurs, leur reflet se lit dans tant d’autres films, que la simple idée de les « refaire » paraît tout bonnement hors de propos.
Tu as largement évoqué les versions US de succès critiques ou publics de films issus des autres pays (« les 7 mercenaires » de Sturges a d’ailleurs été largement méprisé pour s’être attaqué au chef d’œuvre de Kurosawa, et je ne te parle même pas du remake de « Rashômon » par Martin Ritt que tout le monde à complètement oublié), mais il faut aussi compter sur les remake à l’étrangers de films américains. Je pense par exemple au très récent « Frantz » qui s’affiche clairement comme un remake du magnifique « Broken Lullaby » signé Lubitsch (même si lui même adaptait un texte de Maurice Rostand), une magnifique relecture qui prolonge la première version. Ou bien encore, pour rester dans l’ambiance « 7 Mercenaires » (dont on ne compte plus les déclinaisons : sorti au même moment, le « Ocean’s eleven » de Lewis Milestone y faisait déjà penser, et pourquoi pas le récent ratage « Suicide Squad »), je pense aussi à l’excellent film d’action mis en scène par Florent-Emilio Siri, « nid de guêpes » qui, à bien des titres, peut se voir comme une relecture de l’ « Assaut » de John Carpenter (bien meilleur en tous cas que le remake officiel).
Bref, un sujet passionnant et inépuisable.
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Inépuisable c’est sur, d’autant que j’ai avant tout mis en avant le remake et les qualités artistiques qu’il peut avoir. Il y a encore beaucoup à dire sur les innombrables mauvais remakes. Pour ce qui est des chefs-d’œuvre intouchables, c’est ce que je croyais aussi, mais quand je vois que le remake de Blade Runner sort dans moins d’un an, j’ai alors de sérieux doute… Ils sont capables de tout!
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Les films de genre (SF, horreur voire policier ou western) se prêtent évidemment à un dépoussiérage. « Blade runner » était une proie assez évidente, d’autant que le bruit d’une suite bruissait depuis longtemps. Dans le même genre, je redoute grandement la relecture de « starship troopers » (surtout après avoir vu ce qu’ils ont fait de « Robocop »), ou de « la horde sauvage » dont s’est entiché l’abominable David Ayer.
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« L’abominable David Ayer », ça lui sied bien! Je pense qu’un remake de starship troopers n’arriverait pas à comprendre l’original, j’espère que ce projet n’est pas dans les cartons prêt à sortir…
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Superbe artcile une fois encore! J’apprends que certains films étaient des remake, et il est vrai que j’y voyais une approche plus commerciale qu’artistique. Je vois que je me trompais. Notamment avec King Kong, ou je ne pensais pas initialmement qu’il y avait un tel attachement.
Merci!
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Pour l’anecdote, Peter Jackson voulait déjà faire King Kong dans les années 90 mais les studios ont refusé car ils avaient peur de la concurrence avec Godzilla. Du coup Jackson s’est rabattu sur le Seigneur des Anneaux
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Très sympa ton article!! Il y a certains films, je ne savais même pas qu’ils étaient des remakes!! ^^ C’est vrai que parmi eux il y a du bon et du moins bon … Parfois on sent qu’il y a une réelle volonté d’actualité le film, y mettre sa touche et le « mettre au goût du jour ». Mais d’autres fois, ça n’a pas franchement d’utilité, surtout quand c’est du copié collé qui n’apporte rien …
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Le remake la plupart du temps est fait avec une volonté de gagner de l’argent sur une recette connu, et d’autres rares fois, il y a en effet une véritable volonté d’actualiser une œuvre.
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Excellent article ! comme tu le soulignes heureusement certains remake sauvent la mise, mais il sont bien trop peu nombreux. Du coup le genre peine vraiment à me faire envie 😦
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Oui et l’envie est d’ailleurs de moins en moins présente étant donné la qualité de plus en plus médiocre de ces remakes.
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Je crois que les pires que j’ai vu sont les remakes de films de Thrillers/ film d’horreurs asiatiques qui tombent le plus souvent (toujours ?) à côté de la plaque.
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Surtout que le Cinéma asiatique, surtout Coréen et Japonnais sait nous offrir des pépites dérangeantes à l’atmosphère originale. Les remakes sont au mieux alors de pâles copies. Je pense à Old Boy, The Eyes et à tant d’autres…
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Tu en parles très bien Marion ! pour moi « remake » cela signifie surtout « moins bien que l’original » ou « contrefaçon ».. mot un peu fort mais c’est ce que je ressens la plupart du temps. Je trouve que nos ami(e)s américains ont trop tendance à faire des remakes là où il serait plus intéressant de promouvoir l’œuvre originel. Pour le cinéma asiatique, français etc.. quand on veut franchir la frontière américaine, sa barrière culturelle et bien on est le plus souvent obligé de transiger, c’est à dire de renoncer aux acteurs originaux, voir à tout ce qui fait le charme de l’œuvre d’origine. Pourtant je ne suis pas un « antiaméricain » loin de là mais je trouve dommage qu’ils se ferment aux autres façon de voir le monde. Le remake de « Morse » n’apporte rien. Le film d’origine lui est très beau et m’a beaucoup touché. Que diraient-ils si nous faisions un remake de « zero dark thirty » avec jean dujardin.. ou de total recall avec patrick Bruel 😉 Après il y a le remake d’une œuvre plus ancienne. je n’y vois que peu d’intérêt une fois encore. Je prends l’exemple de Ben Hur.. désolé mais Ben Hur c’est sacré pour un cinéphile, on n’a pas le droit de saccager tout cela au nom du roi dollar. Au final, je me rends compte que je ne privilégie pas les remakes lors des sorties cinémas. Je préfère découvrir un « vrai » nouveau film. Merci pour ce beau partage Marion 🙂
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Je suis d’accord avec toi, certains films sont sacrés et la grande majorité des remakes n’apportent rien, ils sont simplement un moyen facile et feignant de partager le cinéma mondiale en le transposant pour le public américain. Il y a d’ailleurs la même chose avec les séries comme avec Homeland, Les Revenants, The Office, etc …
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Cool ce débat
Dur de conclure sur ce grand débat
Je note et pose mes questions :
-Pas ou Peu de prise de risques. Y a t il une différence de budget significative entre une nouveau film et un remake ?
-Dépoussiérer un vieux (vieux-vieux) film, (Je vois pas l’intérêt d’un nouveau ‘7 mercenaires’)
-Relecture du film dans une autre culture, le grand public est hermétique a une culture étrangère 🙂 LOL
et Je crois qu’il y a eu au moins trois ou quatre adaptations de ‘L’Invasion des Profanateurs’
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Réponse: Pour ce qui est du budget, le remake est souvent synonyme de sureté dans le sens où l’original peut être un film de fan ou un classique, et dans ces cas là une partie du public est déjà assuré. Pour ce qui est des remakes de L’invasion des Profanateurs, à la base c’est l’adaptation du roman Graines d’épouvante, du coup je n’ai pas parlé de tous les remakes, étant plus des adaptations.
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Article passionnant. Merci et quel travail de recherche, c’est fabuleux Marion !
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Excellent article ! Passionnant !
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Salut, bon dossier.
Parfois la frontière entre remake et adaptation est très mince. Quand tout le contexte est changé, sommes nous encore dans le cadre du remake pur.
J’aime particulièrement celui d’Halloween par Rob Zombie qui aboutit sur un film à la dynamique complètement différent de l’original. Pourtant largement intouchable. Rob Zombie offre à Myers une présence humaine, avec ses forces et ses faiblesses, ce qui génère une forme d’empathie pour le bad guy. Ce qui résume parfaitement le travail du cinéaste en fait.
Rob Zombie s’est approprié Halloween.
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Les remakes et autres suites, reboots ou prequel sont souvent décriés par la presse et les spectateurs. Pour ma part, même si on en voit beaucoup, je n’ai rien contre l’idée puis chaque génération à connu son lot de reprises. Je préfère voir ça comme une chance. Au mieux, on aura le droit à une relecture passionnante, une nouvelle vision, un dépoussiérage de l’histoire… Au pire, cela permet de remettre en avant l’œuvre originale, de pouvoir la (re)découvrir et/ou avoir le droit parfois à de belles ressorties et autres restaurations sur grand écran ou en Blu-ray 🙂 C’est une autre façon pour moi de ne jamais oublié l’Histoire du cinéma et ce qui en a fait sa grandeur 🙂
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Super intéressant ton article, j’ai appris plein de truc, je ne savais même pas que certains films avaient été des remakes c’est vraiment fou des fois j’ai l’impression (et assez souvent même) qu’ils n’ont plus trop d’idées alors ils refont du neuf avec du vieux MAIS des fois ça reprend les moyens cool qu’on a quand on fait un remake et ça peut grave être bien.
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Je pense que oui, clairement, ils n’ont plus d’idées. Ou alors ils veulent faire de l’argent sur un filon qui marche… 😉
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Est ce que Ghostbusters a marché au cinéma d’ailleurs? (et j’ai tellement peur pour Jumanji …. :((((()
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Je ne suis pas sûr que le nouveau ghostbusters est marché, je pense qu’il s’est même royalement planté mais je me trompe peut-être. Perso je ne le verrai surement jamais… Idem pour Jumanji ^^
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Je pense surtout que les remakes étaient différents avant. Il suffit de voir la vague de remake de la fin des années 70 et du début des années 80, où la plupart du temps, les studios avaient des cinéastes à la tête de ces films, qui livraient un nouveau point de vu. Philip Kaufman pour L’invasion des Profanateurs, Paul Schrader pour La Féline, Wener Herzog pour Nosferatu, John Carpenter pour The Thing, David Cronenberg pour La Mouche.
Et quand on regarde la plupart des remakes récents, les studios mettent des réalisateurs venant du monde du clip, ou qu’ils peuvent facilement contrôler, et livrent des remakes qui n’ajoutent rien aux films originaux. Il suffit de voir Massacre à la Tronçonneuse, Amityville, Les Griffes de la Nuit, Evil Dead et j’en passe. Même si j’en apprécie certains, ils ne sont pour la plupart pas utiles. Et les remakes à venir me font très peur (on ne touche pas à Suspiria !!!)
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Je pense que je n’irai même pas voir le nouveau Suspiria, s’en est presque blasphème!
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C’est un blasphème, il est juste dans mon top 5 des meilleurs films de tous les temps (aux côtés de Donnie Darko, Love Exposure, Twin Peaks Fire Walk With Me). Mais je le verrais je pense, soit pour pleurer, soit ils auront l’intelligence de faire quelque chose de différent. J’y crois pas certes, mais bon… j’ai bien vu Alien Covenant, je peux survivre à ça… non ?
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Il y a des limites à ce que peut endurer un cinéphile. Twin Peaks Fire Walk With Me dans ton top 5, vraiment?! Pour moi il y a le Graal des séries avec Twin Peaks, GOT, The Wire, …. mais même si le film est bien je le case plutôt comme une pièce rapportée sympatoche pour fan.
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Il y a des limites, mais bon, j’ai vu tellement de mauvais films à côté, je devrais être immunisé.
J’avais vu le film avant la série, ce qui certes m’a spoilé le grand mystère de la série – que j’adore malgré tout hein, faut que je continue la saison 3 d’ailleurs – mais le final m’a mis la larme à l’oeil sans en comprendre la signification au départ, et ça, c’est fort ! Après, je ne suis pas séries, je n’en regarde quasi jamais. Quand c’est trop long, je décroche…
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